Fabien Rigobert

Castille Residence

2008 - 2010

La commande

Le Logis Jeunes Castille propose un hébergement temporaire à une population âgée de 16 à 25 ans en insertion sociale et professionnelle, et a pour vocation l’accompagnement de jeunes en situation précaire. L’infrastructure constitue un outil permettant au foyer d’atteindre ses objectifs socio-éducatifs, en particulier de favoriser la construction des identités sociales et culturelles des jeunes. Dans ce cadre, les espaces collectifs jouent un rôle particulièrement important en permettant à la vie collective de se développer. Dans la pratique, les espaces collectifs du Logis Jeunes Castille, localisés au sous-sol de l’immeuble, ne semblent pas jouer, tels qu’ils sont conçus, pleinement leur rôle de « catalyseurs de la vie sociale» dans la maison. La question du lien, la relation à l’autre et l’isolement est au centre de la problématique posée par les résidents du Logis Jeunes.

L'œuvre

Fabien Rigobert propose de réaliser une série de photographies dont les protagonistes sont les résidents, mis en scène à l'intérieur du Logis Castille. Les sujets des prises de vues sont les résidents, les décors sont leurs lieux de vie, mais les poses et les situations sont fabriquées. Les photographies questionnent la représentation des jeunes et de leurs tourments, l’écart qui existe entre leur identité et leur intime intérieur. Les mises en scènes choisies par l’artiste montrent les résidents dans des attitudes variées entre repli, isolement et partage.

Les jeunes du Logis Castille sont de passage, en attente d’un ailleurs dans tous les sens du terme. De part la stylisation des personnages, les images nous donne le sentiment d’une allégorie, d’un conte social. Ce travail garde une trace du passage des résidents. Les photographies prennent place dans les parties communes du Logis Castille sous forme de caissons lumineux.

L'artiste

Né en 1968, Fabien Rigobert vit et travaille à Lille et a été lauréat du prix Altadis en 2003. Dans ses précédents travaux il entame une réflexion sur le rapport existant entre l’identité du sujet et celle de l’image. En théâtralisant l’ordinaire, il modifie la perception du «banal» et interroge la notion de réel par la mise en scène de personnages. Il conduit une recherche sur la pluralité des lectures que nous offrent les images, obligeant ainsi le spectateur à jouer un rôle d’interprète. Les photographies et les vidéos de Fabien Rigobert reposent sur un postulat : en dire le moins possible pour amener le spectateur à imaginer son histoire personnelle.