Erwin Wurm

Bob

2007 - 2013

La commande

La Maison de l’architecture et de la ville, à l’initiative d’Odile Werner, a souhaité passer commande d’une micro-architecture pour la place François Mitterrand. Elle a naturellement été rejointe par des employés de la SPL Euralille dans ses questionnements sur l’usage de cette place, encadrée par le centre commercial, le parc Matisse et la gare Lille Europe. Très minérale, cet espace est traversé par de nombreux voyageurs, passants et clients, mais reste un lieu de passage peu identifié et peu valorisé. La commande s’est orientée vers l’aménagement d’un micro-restaurant. Cet équipement répond à la fois au besoin d’un espace de convivialité et à l’absence d’une offre de restauration de qualité à proximité. L’intervention artistique valorise la place en lui conférant une identité singulière et surprenante.

L'œuvre

Erwin Wurm conçoit une œuvre pérenne à la forme étonnante et drôle qui détourne un marqueur fort de l’identité du Nord, la baraque à frites. Il remet en question la forme de la baraque jusqu’à l’émanciper de son traditionnel aspect rectangulaire, propret et racoleur. Libéré de sa forme originelle, le volume de la baraque donne l’impression d’une masse molle et informe, fondante. Par ce geste, Erwin Wurm permet à la baraque de devenir œuvre sculpturale. Ici la forme se joue de la fonction, elle interroge et surprend. Cette masse fondante peut pourtant évoquer une métaphore de la tentation et du plaisir gourmand.

L'artiste

Erwin Wurm est un artiste autrichien qui détourne avec humour des objets stéréotypés et joue avec les codes de la sculpture. Il est d’abord connu pour ses One-minute sculptures saisissant des personnes dans des attitudes absurdes. Ses sculptures ou actions résultent de la collusion loufoque de plusieurs images ou idées et révèlent un regard espiègle et cynique sur la société de consommation ou le monde de l’art (fat man, fat house, misconceivable, be nice to your curator…). Il travaille à la destruction de la forme, la déformant jusqu’à l’obésité ou l’anorexie, la couvrant de ridicules pullovers ou la faisant littéralement fondre. Immédiatement drôles et accessibles, ces œuvres sont exposées internationalement.