Walter Obholzer

Vertical Panoramas

28 mai - 18 juin 1997

L’artiste autrichien, Walter Obholzer, présente un travail spécifique à l’espace du 10-12 rue du Priez à Lille, dans le cadre d’un ensemble de projets organisés par artconnexion en 1997 autour de la peinture.

Si on dit parfois que la peinture se trouve dans un état fragilisé face à l'actuelle transformation radicale de la notion d’image, la volonté de Walter Obholzer est de nous obliger à reconsidérer les possibilités de la peinture.

Le champ stratégique de cette exploration, c’est le mur blanc. L’immatérialité de la peinture telle que la pratique Walter Obholzer fait que le tableau directement peint sur le mur se fond avec la surface murale. Les peintures ne sont pas “accrochées” au mur, elles “ont lieu” dans un espace défini, comme un événement, provoquant une interaction entre elles et le spectateur.

La série de Vertical Panoramas (1989-1994), synthèses de peinture, de dessin, d’ornement, de sculpture et d’architecture, est une invitation à prendre du recul et constater comment la peinture change la perspective de l’espace qui l'entoure. Il s’agit de panneaux “site-specific”, couverts de motifs décoratifs. Ce sont des tableaux d’intérieurs aperçus, fragmentés ou suggérés sur des panneaux d’aluminium, entourés d’un cadre support fin. Des portes ouvertes sur un monde caché, avec une “promesse plus prometteur" que la surface du mur ; image reflétée de quelque chose derrière nous, d’un plaisir défendu.

Dans l'œuvre de Walter Obholzer, le plaisir devient le mot d’ordre, la peinture est d’une telle finesse que le spectateur se sent un brin coupable de son désir de regarder plus près. Ces tableaux font explicitement appel au plaisir visuel. Ce qui nous séduit dans ces interventions discrètes dans l’espace, c’est l’habilité de l’art.

Ayant habitué le spectateur au jeu du chat et de la souris quant au sérieux (ou non) du travail, c’est finalement l’entre-deux, la position entre le sacré et le sucré, qu’il préfère. Devant la certitude que nous vivons une époque post-moderne, Obholzer offre un nouveau cadre au moderne, produisant un art qui crée son propre contexte.

Dans le travail présenté à artconnexion, une peinture au pochoir sur le mur, l’orientation est autant sur le motif que sur la composition active picturale, à la fois linguistique et sensuelle.