Simon Patterson

La Maison Forestière

2004 - 2011

La commande

Wilfred Owen, soldat et poète britannique a été tué le 4 novembre 1918 sur le Canal de la Sambre qui traverse le village d’Ors. Presque inconnu en France, Wilfred Owen est le poète le plus étudié en Grande-Bretagne après Shakespeare. Il est un témoin de la Première Guerre Mondiale dont ses textes poétiques et sa correspondance souligne l’absurdité barbare.
C’est en constatant qu‘un grand nombre de visiteurs britanniques cherchaient la tombe d’Owen et la cave de la Maison Forestière où le poète a écrit la dernière lettre à sa mère, que le Maire d’Ors s’est intéressé à l’écrivain. Une association des amis d’Owen a été créée en France, en parallèle de celle déjà existante en Angleterre. Ce groupe a installé une stèle et organise diverses manifestations à la mémoire du poète.
Les commanditaires désireux d’aller plus loin dans la préservation de la mémoire de Owen ont passé commande d’un véritable projet artistique qui d’une part évoque les derniers moments de l’homme et de ses camarades de combat et d’autre part, la contemporanéité et l’universalité de son œuvre.

L’œuvre

Le projet consiste à réaménager la Maison Forestière pour l’accueil du public et à redessiner l’aménagement paysager de ses abords immédiats. A la demande des commanditaires, c’est la maison elle-même qui doit faire œuvre. Ni musée, ni centre d’interprétation, la maison présentera l’œuvre d’Owen grâce à des technologies audiovisuelles (projection, diffusion de son etc…).
La maison est envisagée comme une œuvre visuelle et sonore en hommage au poète, et à la poésie. Son toit est refait en forme de livre ouvert. L'espace intérieur est investi par l'œuvre d'Owen avec des projections et textes sur les murs comme des extraits du poème Anthem for Doomed Youth. Une spirale descendante mène à la cave conservée en l'état pour en faire ressurgir la puissance émotionnelle.

L'artiste

Dans plusieurs de ses travaux, Simon Patterson, artiste britannique, s’intéresse particulièrement à l’espace et ses repères, et à l’écriture d’un point de vue graphique et littéraire. Il détourne de façon humoristique et poétique des systèmes d’orientation comme les constellations ("JP 233 in C.S.O Blue") ou la signalétique du métro de Londres ("the Great Bear").