artconnexion a proposé à Julien Boucq une résidence d'un mois au Japon. Cette résidence a fait l'objet d'une restitution à artconnexion sous forme d'une installation Les Hautes Herbes en 2014.

« J’avais découvert les recherches d’Augustin Berque sur les rapports d’une société à son espace et à la nature. Je partais sans a priori, j’avais envie de voir de la ville, de m’y perdre. Très vite, le rapport à la nature et à l’espace m’a intéressé. J’ai par ailleurs rapidement commencé à faire une série de photographies sur les jardins de pots. Une sorte d’équilibre précaire lié à leur construction fragile et aléatoire : un parpaing transformé en socle, une jardinière posée en équilibre sur un appareil de climatisation, un caillou pour mettre à niveau un pot. J’ai lu ensuite des choses sur l’architecture japonaise.

Je suis frappé par leur façon d’organiser l’espace. On voit un immeuble à côté d’un temple, et puis des bâtiments en béton. Dans les micros espaces restants, il y a une certaine organisation, toutes ces petites architectures qui se faufilent entre les constructions. Une sorte de chaos urbain, de désordre organisé avec une étrange impression de tranquillité.

J’avais fait quelques prises vidéo de nuit où je jouais avec les lumières en ville. Celles que peuvent offrir les enseignes publicitaires, les phares de voitures ou autres reflets... Elles étaient projetées sur des plantes vagabondes ayant pour socle des bouteilles d’eau en plastique moulées en plâtre ou en béton mélangées avec des pigments, de la peinture... Des sons capturés complétaient ce dispositif pour créer une ambiance visuelle et sonore, composée de choses d’ici et de là-bas. Dans cette installation, j’ai joué également sur la fragilité avec la déambulation qu’il fallait opérer entre les plantes. »

Julien Boucq, 2014