Hugo Kostrzewa
Résidence au Japon
novembre 2011
Dans le cadre du partenariat entre la LMCU et l'Institut Français, Hugo Kostrzewa a réalisé une résidence au Japon organisée par artconnexion. Son attention s'est particulièrement portée sur l'eau et son omniprésence dans la société japonaise. Dans son environnement naturel ou dans un contexte urbain, il l'a filmée et enregistrée.
« Ce qui m’a inspiré également
là-bas, c’est le fonctionnement du groupe Kuki autour de Horio. On
a l’impression que c’est une seule entité, très fluide. J’ai
vraiment senti que cela pouvait activer une quantité d’énergie.
J’ai assisté à l’une de leurs interventions, une journée de
performances publiques participatives, au musée d’art
moderne de Tokoshima.
(...)
Au Japon, je me suis penché sur les sensations gustatives et j’ai noté une récurrence de textures et de saveurs qui sortent littéralement du bon goût occidental, comme le gluant. Ces textures existent rarement seules, elles fonctionnent la plupart du temps dans un système de contrastes assez complexe, même dans les plats les plus populaires. Mon observation de l’esthétique culinaire japonaise m’a donné des clés pour un travail photographique ultérieur qui consistait à réaliser des prises de vues de chaussures apprêtées à l’aide d’herbes, d’épices, de condiments, etc. Une autre étape importante de ce voyage fut l’île de Kyushu et la visite du volcan Aso, un des plus actifs au Japon. J’ai constaté que vivre sur des îles volcaniques impliquait un monitoring constant. Muni d’un dispositif de captation sonore, j’ai commencé à enregistrer les flux qui m’entouraient : trains, métros, lignes à haute tension, climatiseurs, transformateurs, distributeurs de boissons, mais aussi torrents, rivières, volcans en activité... À Kobe et Osaka, j’ai rencontré des musiciens et performeurs sonores. Pour moi, l’un des aspects marquants de la musique traditionnelle japonaise réside dans la sécheresse apparente des timbres des instruments et dans la linéarité des compositions, incluant ce qui apparaît pour un occidental comme une liberté tonale et rythmique. »
Extrait du compte-rendu de Hugo Kostrzewa, 2011