L’exposition DAISY s’articule autour de l’histoire de Monsieur X , amoureux de sa voisine Mademoiselle Y.

Grégoire Motte nous convie à décoder les signes manifestes de l’amour caché de Monsieur X pour Mademoiselle Y à travers une mystérieuse machination poétique. Le spectateur est invité à pénétrer les arcanes du stratagème amoureux de Monsieur X.

Dans l’appartement de Monsieur X, des objets étranges hantent les lieux : quoi de commun entre cet aquarium empli d’eau de roses et oxygéné par une pompe, ces portraits de femmes réalisés avec des tampons encreurs ; ces marguerites dispersées dans la pièce, ces fenêtres inscrites à l’antibuée ou encore ces signaux lumineux irréguliers projetés la nuit à travers les fenêtres ? Mademoiselle Y ne comprend pas !

Les premiers travaux de Grégoire Motte en milieu urbain, comme les poubelles lumineuses, révèlent ces «choses» de l’infraordinaire rendues invisibles par l’habitude. Ces objets usuels issus de notre quotidien qui finissent par disparaître, l’artiste se les réapproprie. Ils deviennent remarquables et accèdent à une seconde vie, poétique. Ces chewing-gum au sol peuvent devenir, la nuit tombée, une constellation d’étoiles sous l’effet d’une lumière fluorescente rasante.

Si les travaux qui suivent gardent ce «truquage» des choses, que l’effet de re-vision reste présent, ses pièces sont aussi des points de départ, des potentiels. Que ce soit dans l’énoncé de “vous pouvez manger des frites dans des cornets élégants.”, le choix (ou non) de la meilleure place dans le métro, l’achat d’une de ses lettres d’amour dans les distributeurs de confiseries ou la possibilité de faire un voyage entre Lille et Paris par les voies les plus indirectes (bus de campagne, etc.). Grégoire Motte offre la possibilité de se sentir le roi en attendant le métro, de parader en mangeant des frites, d’acquérir une lettre d’amour et d’y répondre si on le désire. L’artiste redécouvre, à travers ces actions éphémères, la poésie originelle propre aux choses.