Aï Kitahara

L'autre intérieur

24 – 31 mars 1996

Ce titre comme quelques autres – LArrière de la forêt, L’Invisible est essentiel, Le Paradis au fond de la mer, etc. – est encore une étape dans la problématique de Aï Kitahara.

Elle attribue une place importante dans son oeuvre aux contes populaires en les confrontant à des références ethnologiques et psychanalytiques et en leur infligeant un "détournement" parfois redoutable.

Rien de plus inconfortable en effet que la pièce réalisée en 1995 à la Ferme du Buisson sur le thème de la maison de sucre (Hansel et Gretel) dont les murs ont été tapissés de papier de verre, blanc, cristallin certes, mais disposé de manière à nous racler la peau. Encore un piège de Aï Kitahara qui joue des contrastes : utilisation d'objets de la vie quotidienne, mise en scène apparemment bénigne qui peut cacher, suggérer une agression possible.

Puzzle sans motif, sans clé, limites et affrontements d'espaces et de concepts antagonistes ou simplement "retournés". L'extérieur non identifié, l'autre intérieur, caché, intime, la maison… Question : où se situe, dans l'imaginaire, "l'espace magique" – intérieur? extérieur?

Avec ses trois installations réalisées pour artconnexion, Aï Kitahara laisse le visiteur sur le seuil de l'ambiguïté, à lui de jouer et de déjouer.