Bertille Bak et Charles-Henry Fertin

Les Galeries du temps

2017 - 2023

La commande

Dans le quartier de la Cité 9, un groupe de commanditaires a décidé d’agir pour son quartier dans lequel est implanté le musée du Louvre-Lens.

Ces habitants sont déterminés à avoir un rôle transformateur pour leur quartier qu'ils veulent intégrer dans une circulation possible pour les visiteurs du musée. Ils souhaitent que les visiteurs du musée ne se contentent plus seulement de traverser la Cité 9 en voiture mais qu’ils s’y arrêtent quelques instants.

L'œuvre

Le projet contient deux volets et englobe histoire passée et temps présent sur un même territoire. Rapprochement direct ou clin d’œil à la Galerie du Temps du musée du Louvre Lens, unique espace d’exposition permanente qui se révèle être une traversée des époques.

La première partie du projet fait référence au passé et au territoire ancien. Dans une vidéo tournée par les artistes, les habitants dessinent sur le sol du musée en direction de la cité, des tracés de galeries enfouies de 350m à 700m sous leurs pieds et désormais révélées. Diffusée sur un écran au sein du Louvre-Lens, cette vidéo invite les visiteurs à s'aventurer au-delà du parc du musée. Les visiteurs découvrent lors de leur déambulation dans le quartier un distributeur "tirette" typique des fêtes foraines locales. Après avoir échangé une pièce de deux euros contre un jeton auprès de commerçants du quartier, cette tirette offre une petite maison de coron réalisée à la main.
Au départ développée au sein de la Cité 9, la commande a pris une ampleur à l'échelle de la ville tout entière, mettant à contribution de nombreux habitants.

Les artistes

Bertille Bak s’attache depuis plusieurs années au collectif, qu’il soit uni par un territoire, une situation ou des traditions communes.

Elle réalise des vidéos proches de petites fables qui prennent pour base des connaissances, les savoir-faire et les passe-temps liés aux communautés. Pour tout projet il s’agit d’éveiller le potentiel créatif de chacun et de trouver de nouvelles formes d’expression, des chemins détournés pour se raconter et rendre compte de leur situation.

Charles-Henry Fertin conçoit prioritairement sa pratique sculpturale comme un mode d’intervention in situ au moyen de volumes minimalistes, aussi épurés que massifs, qu’une motorisation souvent dissimulée met en mouvement. Ses projets mettent en rapport des notions pourtant antithétiques et ambigus, il est ici question de son imperceptible, de mouvement immobile, de déséquilibre stable.

Leur pratique artistique commune prend souvent la forme d’installations électromécaniques, la prise en compte de l’espace et du temps de l’exposition en est la base. Les murs d’exposition sont incisés, tamponnés, creusés, sondés ou modifiés pour dévoiler de nouveaux espaces insoupçonnés et procéder à la reconfiguration du lieu. “Robe” leur première machine s’intéressait déjà à l’héritage minier.